Ça chauffe dans nos slips 🔥
L'édito de Cluclu
Avril, on tient le cap ! Ce mois-ci, on relance les groupes de parole et on continue les ateliers d'auto-observation. Dans la newsletter je vous raconte mon test de serviettes menstruelles japonaises chauffantes. On vous a aussi sélectionné une ribambelle de choses à lire, regarder et écouter. Bonne lecture !
DANS CE NUMÉRO :
1. J'ai testé : les serviettes menstruelles chauffantes
2. Veille
3. Une thèse de médecine sur le self-help
4. Prochains ateliers
5. Revue de presse et agenda
J'ai testé : les serviettes menstruelles chauffantes
C’est en mars 2018, alors que nous préparions un article sur les remèdes aux règles douloureuses, que Diane me parle sur des serviettes chauffantes. Ni une ni deux, je profite du voyage d’un copain au Japon pour lui passer ma commande : “Je voudrais que tu me rapportes une boîte de serviettes hygiéniques, elles ressemblent à ça". Il est rentré, j’ai récupéré ma petite boîte, je l’ai rangée dans mon placard et je l’ai oubliée… Un an après, le mois dernier, illumination le matin du jour 2 de mon cycle : c’est le moment de tester.
Me voilà face à la petite boîte verte couverte de texte japonais à 7h30 du matin avec un début de crampe menstruelle et d’humeur… partagée. Je suis mon intuition, je regarde les schémas et me voilà à ouvrir les emballages successifs : une première enveloppe qui contient une serviette jetable ensachetée et un autre sachet lui-même ensacheté (vous me suivez ?). J’ouvre le petit sachet que je suppose être chauffant, je le colle sous la serviette et j’applique celle-ci au fond de la culotte.
En finissant de me préparer, je ne note rien de particulier, mais quelques minutes plus tard, dans le bus, une chaleur assez vive naît entre mes cuisses. De façon tout à fait mesurée, j’ai l’impression que tout le bus profite de mon petit chauffage personnel, mais je fais plutôt la fière avec mon secret.
Dans un premier temps, quand je m’assois ou que mes mouvements font que la serviette appuie sur ma vulve, la chaleur est un peu inquiétante, je crains que ça ne finisse par me brûler. Mais rapidement je réalise que la température a atteint son pic et la chaleur se diffuse dans tout mon bassin. Je décide de ne pas prendre d’anti-inflammatoire. Au cours de la matinée, je perçois nettement la chaleur diffusée sous la serviette. À midi, je troque la jetable pour une serviette lavable et comme le sachet est encore bien chaud, je décide de le laisser à nouveau positionné sous ma serviette. Il continuera à chauffer toute l’après-midi. Je n’ai pas de crampes et des douleurs très modérées. À 19h, quand je rentre chez moi, le sachet est tiède mais ne chauffe plus vraiment.
Passé le côté gadget, je ne vois pas comment je pourrais adopter ces serviettes au quotidien : difficiles à se procurer, suremballées, non réutilisables... les obstacles sont nombreux. Pourtant j’ai bien aimé porter ce petit sachet chauffant et même s’il est difficile d’évaluer son bénéfice sur la douleur, j’ai eu l’impression que cela participait à soulager mes crampes ce jour-là.
Finalement, c’est en discutant sur les réseaux sociaux que j’ai fait la découverte la plus intéressante. J'ai réalisé que nous avions tou.te.s des usages différentes pour la bouillotte : soit uniquement sur le ventre, sur le dos, ou entre les jambes. Pour ma part, je distingue maintenant assez clairement différents types de douleurs : des crampes au niveau utérin, une lourdeur au niveau des reins, et une pesanteur et des tiraillements au niveau du vagin, de la vulve et des fesses. Ainsi je peux appliquer ma bouillotte à chacun de ces endroits successivement, ou simultanément. Ce qui est étonnant, c’est qu’en ayant souvent discuté du soulagement que constituait la bouillotte, je n’avais pourtant jamais détaillé mon usage ni ne m’était enquérie des vôtres ! Reste à trouver un moyen d’appliquer de la chaleur de manière aussi discrète qu’avec ces serviettes chauffantes !
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Cluny
Veille
À lire
En France, le système de cantinage ne permet pas aux détenu.e.s d’accéder à des conditions de vie dignes et notamment à des protections menstruelles. Cet article m’a plongée dans une tristesse infinie. Détruisons les prisons !
C’est quand les crises de douleurs menstruelles m’ont empêchée de travailler deux jours par mois que j’ai pris le temps de consulter. Notre capacité à être performant.e.s au travail ne devrait pas être l’étalon de notre souffrance, mais l’endométriose est un facteur précarisant de plus pour les femmes et les minorités de genre. Abolissons le capitalisme !
À regarder
Un reportage édifiant sur les discriminations subies par les personnes séropositives, notamment dans le domaine du soin. Battons-nous pour nos droits !
50 minutes pour explorer le sort réservé à nos vulves au cours de l’histoire et dans le monde. Vivons nos vulves !
L’excellente émission L’Œil et la Main, bilingue français et LSF (langue des signes française), se penche sur le tabou des règles. Signons !
Une série sur le clitoris, dont la diffusion est en cours sur France Télévisions, par Elvire Duvelle-Charles et Sarah Constantin. Squirtons !
À écouter
Dans cet épisode de Call Your Girlfriend (un de nos podcasts favoris) Aminatou Sow et Ann Friedman rencontrent Judith Arcana. Cette activiste féministe faisait partie de l’organisation JANE, dispensant des IVG à New York dans les années 70 alors que c’était illégal. Avortons !
France Culture revient sur le mouvement en France avec un épisode de la Fabrique de l'histoire : "Militer, avorter, légaliser 1972-1975".
Le podcast La Menstruelle était à Sang Rancune et dans cet épisode hors-série, elles reviennent sur cet évènement organisé par Cyclique en novembre dernier. De quoi patienter avant la deuxième édition. Sortons de l’ombre !
© Alice Dès pour ClitRevolution
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Cluny
Groupe de parole
Les groupes de paroles reprennent !
- le 30 avril de 19h30 à 21h30
Plus d'infos sur les groupes de parole ici.
Une thèse de médecine sur le self-help
Nous relayons ici un appel de Camille, interne en médecine générale.
Interne en médecine générale à Strasbourg, je me questionne sur le système global de santé, l’autonomie des patient.e.s et j’essaie de réfléchir à une manière différente de soigner, plus collective et dans le partage de savoirs.
Je rédige actuellement la thèse qui clôturera mes études de médecine. Aussi j’ai choisi de m’intéresser aux groupes de self-help.
Le système de santé peut entraîner des violences sexistes, lesbophobes, transphobes et les groupes de self-help interrogent ce système de santé et questionnent le contrôle des corps dans notre société.
Pour ce faire, je souhaite recueillir l'expérience de personnes (cisgenres, transgenres, intersexes, non-binaires...) ayant participé à un atelier de self-help en gynécologie (des groupes d’auto-observation, des groupes de parole autour de la sexualité, des problèmes gynéco, des groupes s’intéressant à la phytothérapie gynécologique, la symptothermie, l’accouchement physiologique, les groupes de flux instinctif libre, toutes sortes de groupes se réunissant pour partager des savoirs autour des questions gynécologiques...) afin de comprendre ce que ça leur apporte et l’autonomie qu’elles ont acquise.
L'entretien peut s'effectuer en face à face, par téléphone ou par Skype. Il dure une grosse demi-heure en moyenne.
L'ensemble des propos recueillis restera bien entendu confidentiel et sera anonymisé lors de la rédaction.
Je vous remercie de bien vouloir me contacter si vous vous sentez concerné.e par le sujet à thesecam@tuta.io et/ou de partager l’information autour de vous !
Atelier d'auto-examen
Le prochain atelier d'auto-examen se déroulera à Paris :
- le 20 avril de 10h à 14h (Paris 13)
Plus d'infos sur les ateliers ici.
Revue de presse et agenda
Deuxième page
En mai on sera à l'anniversaire de Deuxième Page. Suivez leur actu !
Bon sang
Une série sur les règles sur FranceTV dans laquelle Les Flux font une courte apparition !